Samedi 1er juillet, le 1er TGV 100% à grande vitesse est arrivé en gare de Bordeaux Saint-Jean. Le lendemain, le 1er TGV Océane a quitté Toulouse-Matabiau, direction Paris, mais n’a roulé à grande vitesse qu’en entamant la 3e heure de trajet, après avoir passé Bordeaux…
Pour nous, l’arrivée à Bordeaux représente une étape de l’arrivée de la LGV jusqu’à Toulouse. Elle n’est pas une fin en soi. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons participé au financement du tronçon Tours-Bordeaux, dans l’attente de son prolongement vers Toulouse.
J’exhorte le Gouvernement actuel à construire enfin un plan de financement !
Nous sommes nombreux à nous féliciter de cette inauguration du tronçon Tours-Bordeaux, qui ramène à 4h09 le temps de parcours depuis Toulouse jusqu’à la capitale, soit 1h20 gagnée en temps de parcours ! Toutefois, je rappelle que notre Métropole attend sa desserte ferroviaire à grande vitesse depuis fin 2003, date des premiers engagements fermes de la part de l’État.
Depuis lors, trois présidents de la République et treize gouvernements se sont succédés, et les promesses n’ont pas été tenues. Aucun plan de financement n’a été élaboré sous le quinquennat Hollande. J’exhorte le Gouvernement actuel à avancer vite pour enfin le présenter !
6 lettres au gouvernement, 6 questions écrites ou orales, 15 communiqués, 3 vœux…
Ma mobilisation n’a jamais cessé sur ce dossier : depuis 2008, j’ai écrit 6 lettres au Gouvernement pour l’interpeller. En 2013, alors dans l’opposition, j’ai fait adopter un vœu par le conseil communautaire. En tant que député, j’ai posé pas moins de 6 questions écrites ou orales entre 2012 et 2014. En tant que maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole depuis 2014, j’ai publié quelques 15 communiqués à la presse et fait adopter deux vœuxpar notre conseil municipal et notre conseil métropolitain en juin 2015. Enfin, en mars dernier, nous avons lancé une pétition, qui a recueilli plus de 27 000 signatures toulousaines et de toute la région.
Las ! À Bordeaux, ce 1er juillet, les ministres n’ont pas eu un mot pour Toulouse dans leur discours, comme s’ils avaient oublié le tronçon d’après… À Rennes, le Président Macron, quant à lui, a tenu des propos bien peu rassurants ; «Le combat que je souhaite engager pour les années à venir, c’est celui des transports du quotidien», a-t-il répété, ajoutant qu’il n’entendait pas «relancer de grands projets nouveaux mais s’engager à financer le renouvellement des infrastructures».
Il ne faut pas opposer grande vitesse et transports régionaux
J’entends la légitime volonté du Président de la République d’affirmer aujourd’hui l’importance des transports régionaux et de proximité. Toutefois, je lui réponds qu’il ne faut pas opposer grande vitesse et transports régionaux. Au contraire : une nouvelle ligne entre Bordeaux et Toulouse désengorgera la ligne actuelle, qui pourra être utilisée davantage par les trains régionaux.
Je lui réponds également que le projet vers Toulouse n’est pas un nouveau projet : il est déjà dans les cartons depuis 14 ans ! Il appartient donc désormais à Emmanuel Macron d’honorer les engagements des gouvernements précédents et de tenir la promesse faite lors de sa campagne électorale, quand il réaffirmait, dans un communiqué de presse le 23 mars dernier, « son complet soutien à cette ligne à grande vitesse ».
Enfin, je lui réponds que l’État a su trouver sans problème 25 milliards pour le « Grand Paris ». Alors pourquoi ce qui est possible pour Paris ne le serait pas pour la métropole toulousaine, pour un coût 3 fois inférieur ? Nous n’entendons pas être les grands perdants de choix imposés par des techniciens parisiens, qui n’ont cure d’accompagner le formidable développement démographique et économique de Toulouse, la grande ville qui monte !
Jean-Luc MOUDENC
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