En cette journée du 9 mai qui célèbre l’appel fondateur de la Déclaration Schuman de 1950, je souhaitais dresser quelques perspectives pour l’Europe et revenir dans ce billet sur la décision du peuple britannique de quitter l’UE. Regardons dans le rétroviseur : le 24 juin 2016, le Brexit souffle comme une lame de fond ; pour la première fois, un pays-membre fait le choix de sortir de la maison commune. Pourtant, 2 ans plus tard, le divorce à l’amiable n’est toujours pas signé. Et pour cause, les débats sont acérés outre-manche sur les conséquences du Brexit sur l’économie britannique. Un rapport – plus ou moins confidentiel – a tablé ainsi sur une croissance ralentie jusqu’à - 8% sur la prochaine décennie avec des impacts lourds sur l’industrie automobile et agroalimentaire au Royaume-Uni.
« On sait ce qu’on quitte, on ne sait pas où on va »
Du point de vue de l’Europe, ce départ anglais doit permettre de resserrer les rangs autour du projet européen et de ses grands principes (la libre circulation, le progrès économique, l’amélioration du niveau de vie, la politique régionale). Nous le voyons bien à Toulouse, les programmes européens communs tels qu’Airbus continuent de porter leurs fruits et de tirer nos territoires toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort. Pourtant, l’économie ne suffira pas à cimenter l’identité européenne commune : le Brexit le montre.
« Réinventer une Europe politique qui donne des perspectives »
Il nous appartient donc de réinventer une Europe politique plutôt qu’une Europe purement économique à l’anglo-saxonne. Le débat autour de l’Europe que nous voulons est complexe. Pour ces raisons, notre engagement pour l’Europe doit être clair et entier. Il ne faut cesser de rappeler à Bruxelles et Strasbourg l’idée que l’Europe n’est pas qu’une communauté d’intérêts, mais bien aussi une communauté de valeurs et d’identité partagées. C’est aux institutions européennes et aux gouvernements des états-membres, et notamment à l’axe franco-allemand avec Emmanuel MACRON et Angela MERKEL, de faire de ce divorce une force pour l’Europe !
« L’Europe a du sens pour moi »
L’Europe est l’origine même de mon engagement. Jeune CDS, j’ai milité pour une véritable figure de l’Europe, Simone VEIL – une nouvelle école portera d’ailleurs son nom à Toulouse – dont les convictions européennes n’ont jamais failli. En ce sens, je me réjouis que le Président de la République soit un fervent Européen, convaincu et assumé. Dans une ville très européenne comme Toulouse, ça compte !
Ce positionnement pro-européen est en effet l’un des ponts qui existent depuis toujours entre des familles politiques pourtant de sensibilités opposées sur bien d’autres sujets. A mes amis de la grande famille de la Droite et du Centre je dis : nous ne devons surtout pas tourner le dos à l’idéal de l’Union Européenne, surtout pour des calculs politiques de court-terme dans les mois à venir. Ce serait une grave erreur que je ne cautionnerai pas.
Jean-Luc MOUDENC
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