A notre arrivée au Capitole, en 2014, nous avons trouvé les finances dans un état déplorable. Les caisses étaient tellement exsangues que, lors de son dernier après-midi en tant que Maire, quatre jours après sa défaite, mon prédécesseur avait été contraint de souscrire un emprunt de 15 millions d’euros. Comptablement, cet emprunt était affecté à l’investissement. Mais, en réalité, il s’agissait de combler un trou dans la trésorerie afin de payer les dépenses courantes…
A cela, se sont ajoutées les coupes à la hache des dotations de l’Etat, annoncées puis imposées par Manuel Valls 9 jours après les élections municipales… Afin de pouvoir continuer à assurer un haut niveau d’investissement, cet « effet de ciseau » (des réserves annihilées par nos prédécesseurs et des ressources de l’Etat en forte baisse) nous contraignait à trouver 145 millions d’euros par an d’ici 2020, en recettes nouvelles ou en économies dans les dépenses.
Nous avions le choix entre deux extrêmes :
Nous avons alors choisi une voie médiane. Sur les 145 millions à trouver par an d’ici 2020, nous avons demandé aux Toulousains de contribuer à hauteur de 40 millions d’euros (impôts et tarifs revalorisés), soit 25% du total. Quant aux 105 millions restants (75% du total), ils proviennent de notre vaste et ambitieux plan d’économies dans les dépenses de la collectivité. Des économies de fonctionnement comme jamais jusqu’ici à Toulouse !
Face à ce plan équilibré, qui, tout-à-la-fois, maintient le service public, modère l’effort demandé aux Toulousains et préserve notre possibilité d’investir pour préparer l’avenir, l’Opposition municipale s’offusque de ces choix… alors que son incapacité chronique à gérer l’argent public avec sérieux devrait l’inviter à la modestie en la matière.
De fait, au dernier conseil municipal ce vendredi, nous avons subi un tissu de critiques surréalistes sans aucune proposition crédible.
Toutes tendances confondues, l’Opposition toulousaine demande d’embaucher davantage, d’augmenter ou de maintenir les subventions aux associations et clubs sportifs, de diminuer les impôts, de ne pas vendre des biens immobiliers municipaux qui ne sont pas nécessaires à l’action municipale, d’emprunter massivement, tout en ouvrant un nouveau lieu culturel dans chaque quartier et, enfin, de ne pas chercher à maîtriser la masse salariale…
Bref, la minorité municipale nous demande de trouver le mouton à cinq, six voire sept pattes !
Dans une famille, si un conjoint perd – malheureusement – son emploi, le ménage dispose de moins de ressources. Il va alors s’adapter et modérer ses dépenses pour pouvoir faire face. Que préconiserait notre Opposition municipale dans une telle situation ? Que le couple parte plus souvent en voyage à l’étranger, sorte deux fois plus souvent au restaurant, contracte de nouveaux crédits, embauche un employé de maison, s’achète une grosse voiture flambant neuve, s’installe dans un appartement plus grand… En d’autre termes…tout ce qu’il ne faudrait pas faire !
Cette vision totalement hors des réalités et hors du temps a de quoi effrayer. Face à tant d’aveuglement, on comprend mieux comment nos prédécesseurs ont réussi l’exploit de faire plonger Toulouse, classée en 2008 comme la grande ville de France la mieux gérée, à la dernière place, et ce en 6 ans seulement…
Force est de constater que ce modèle économique ahurissant de la collectivité est celui de notre opposition : les Toulousains ne sont pas dupes. Ils y voient du théâtre, pour « amuser la galerie ». Hélas, ce jeu politique n’amuse personne… Il est si peu crédible qu’il ne peut qu’encourager le populisme, qui s’abreuve de ces vieilles ficelles politiciennes caricaturales.
Un « jeu » bien triste…
Jean-Luc MOUDENC
économie, environnement, métropole, politique nationale, toulouse
assemblée nationale, politique nationale
environnement
culture
environnement
politique de la ville
enseignement, petits toulousains
institutions
déplacements, économie