« Si la violence jetée contre la violence conduit à la guerre, étrangère ou civile, la violence jetée contre les conditions sociales a toujours conduit à la terreur. » Hannah Arendt
Dans le contexte social et politique qui bouleverse la France et surtout les Français, et nous place dans une expectative lourde sur l’avenir de notre pays, il me paraît urgent d’écouter le bruit assourdissant qui nous vient des urnes.
J’entends vos colères, l’incompréhension, le sentiment d’injustice, le besoin de reconnaissance…
Je les entends parce que je partage certaines d’entre elles, mais surtout parce que je vous écoute. Parce que je viens à votre rencontre toutes les semaines, tous les jours, sur le terrain. Au détour d’une inauguration de square ou de jardin, d’une fête de quartier, ou lorsque j’ai le plaisir de répondre à l’une vos invitations, à voir votre travail, à apprécier votre engagement, à rencontrer ceux avec qui vous œuvrez pour les plus fragiles ou la qualité de vie à Toulouse et dans sa métropole.
Pour entendre les colères, il n’y a d’autre attitude que l’écoute.
Pour comprendre les colères, il n’y a d’autre attitude que l’écoute.
Pour apaiser les colères, il n’y a d’autre attitude que l’écoute.
Mais, pour écouter, encore faut-il respecter la parole de l’autre.
Et débattre.
C’est ce débat, serein et respectueux, qui manque tant à notre société à qui j’ai voulu redonner une place, ici, dans notre métropole.
Je ne suis ni le premier, ni le seul à appeler de mes vœux ce retour du débat.
Et l’innovation ne réside pas dans l’organisation de conférences-débats.
Elle réside dans l’action de recréer cet espace d’échanges, vrai et apaisé, sur des questions liées aux valeurs républicaines et d’accepter de lever les tabous de notre société.
Savoir débattre et s’écouter sans tabou. Non pas en ignorant les « sujets » qui divisent mais en ignorant la crainte du désaccord afin de permettre la rencontre des idées.
Hegel disait « C’est lorsque je confronte ma conviction à une conviction contraire que j’en prends pleinement conscience. »
Débattre, n’est pas combattre.
Confronter, n’est pas affronter.
C’est se rencontrer. Sortir d’une logique de silos alimentés par les réseaux sociaux et leurs algorithmes, les médias et leur marketing médiatique et, de manière plus générale, notre penchant naturel pour ce qui nous semble facile à penser, ce qui est conforme à notre réflexion personnelle, à nos valeurs.
En à peine deux éditions, l’Invité Capitole est déjà un rendez-vous précieux.
Et les réactions que ce prochain rendez-vous du 13 juin 2024 a générées chez l’extrême gauche le prouvent.
Il était urgent de répondre à l’invitation de Montaigne et de nous redonner l’occasion de « frotter et limer (notre) cervelle à celle d’autrui ».